mercredi 3 décembre 2014

Teufelsberg : la Montagne du Diable


Les visites c'est pas mon truc mais "c'est important la culture mon p'tit chat" que dit Môman. Ou pas.
Les parents i' disent vrai alors j'ai profité des journées du patrimoine du 14 septembre pour aller faire grimpette en haut d'une colline artificielle de Berlin, localisée au nord de la forêt de Grunewald et qu'on appelle Teufelsberg.




Entrée gratos pour tous, hourra !
T'façon, j'aurais pas mis 20 balles pour risquer ma vie à 120 mètres de haut dans un lieu désaffecté au milieu de nulle part.
Oui bah, j'ai peut-être le vertige mais j'ai surtout une peur affreuse que les bâtiments s'écroulent en permanence, et alors ? Chacun son truc.
Pour ma défense, on a quand même signé un document pour attester que c'était à nos risques et périls...




La station d'espionnage de Teufelsberg, c'est ce machin-là avec ses dômes de radar déglingués :


Vous pouvez faire des "Wouah" et des "Ooh" parce qu'en vrai ces bâtiments sont les ruines d'une ancienne et une des plus importance station de la NSA américaine (Agence Nationale de la Sécurité) érigée après la Seconde Guerre Mondiale sur cette fausse colline contenant quelques 12 000 000 m³ de gravats. Reprenez votre souffle, merci.
Une station d'espionnage en plein Berlin durant la Guerre Froide, au sommet d'une colline, presque invisible de tous et surtout inaccessible, ça en jette !
Ouais, ça mérite bien des "Woow" aussi.
C'est vraiment pas facile d'accès car on a bien dérouillé pour y accéder. M'enfin, c'est peut-être parce qu'on s'est perdus. Peut-être.

Avant cette montagne, sur cet emplacement, y'avait une école militaire nazie. Les Alliés et leurs supers pouvoirs n'ont jamais réussi à la faire disparaître à coups d'explosifs alors ils l'ont finalement ensevelie puis ont siégé dessus. Et hop, une humiliation de plus.


On est monté en barque avec un groupe d'une trentaine de visiteurs. Une guide allemande apparemment pleine d'humour nous a ouvert la voie.
Malheureusement, notre attention a rapidement fui le son de sa voix car allemand LV2 ça ne m'a pas paru indispensable à l'école.

J'étais le seul matou mais y'avait des chiens par-ci, par-là. J'ai pas trop aimé. Chloé non plus. Pour passer inaperçu, je me suis caché derrière la caméra. Beau déguisement. J'aurais très bien pu travailler pour la NSA à l'époque vu mes compétences en matière d'invisibilité. Deven, The Ultimate Spy aurait été mon nom de code et j'aurais porté des lunettes à la Will Smith dans M.I.B. Yeah !


C'était fun la balançoire dans le dôme mais faut savoir que les mecs dans leurs bubulles hermétiques là, ils bossaient sans fenêtre, 24/24h sous lumière artificielle et air conditionné. Tout aussi charmant que le travail actuel de Môman, tiens !

L'activité de la station était intense jusqu'à la chute du mur à partir du 9 novembre 1989. Je suis tellement culturé que je connais cette date, m'voyez ?!
Ensuite, les bureaux ont été dépouillés de leur mobilier et matériel technique et l'espace a été laissé à l'abandon.
Il y a eu quelques projets privés dans les années qui ont suivies mais rien n'a été mené à bien (musée de l'espionnage, complexe hôtelier, camp de hippies sectaires... et même village naturiste, nan, lui c'est pas vrai). La ville a finalement repris ses droits dessus dans les années 2000.
Des bandes de gamins en mal d'amour gangsters trop rebelles ont vandalisé le site depuis et squatté le lieu ce qui lui donne désormais cet aspect à la fois dépravé et tendance. 

Mode [mâchage de chewing-gum bouche grande ouverte, bière en main et passage de main dans la mèche de cheveux] ON
"Attends quoi, t'as jamais été posé ton tag à Teufelsberg mec ?! 'tain, t'es pas hype quoi !"

L
'endroit paraît un peu glauque par moment mais il est aussi teinté d'humour.
L'art de rue est omniprésent. Le bon comme le mauvais. Quoiqu'il en soit, nos yeux sont en permanence tiraillés vers tous les horizons, depuis le sol jusqu'au plafond.
Cet endroit est une usine à créations, un atelier d'artistes en tout genre.

En bref, on y reconnaît bien la signature underground de cette ville.

Mon cours d'histoire s'arrête ici mais je vous laisse le plaisir de poursuivre la visite virtuelle en découvrant les photos ci-dessous (les miniatures sont cliquables). Je m'en vais vous préparer un autre chapitre au plus vite.


Deven, 
Docteur en Histoire Contemporaine,
Reporter Sans Frontières reconnu.





 




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